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Selon le Fida Soutenir l'alimentation scolaire bénéficie aux enfants et aux agriculteurs

L'alimentation scolaire, élément essentiel pour lutter contre la faim des enfants, peut aussi « garantir des débouchés aux agriculteurs locaux », explique une responsable du Fonds international de développement agricole (Fida) à l'occasion de la réunion à Paris de la Coalition mondiale pour l'alimentation scolaire.

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Ancienne ministre de l'agriculture du Rwanda, Gerardine Mukeshimana est la vice-présidente de cette institution des Nations unies qui propose des financements pour des projets visant à lutter contre la pauvreté et la faim dans les zones rurales des pays en développement.

AFP : Pourquoi se pencher spécifiquement sur l'alimentation scolaire ?

Gerardine Mukeshimana : « Nous savons que chaque jour 73 millions d'enfants vont à l'école en ayant faim. Il est donc très important que nous examinions ce qui peut être fait pour que les enfants scolarisés n'aient pas le ventre vide, qu'ils soient motivés pour rester à l'école et qu'ils aient la possibilité de grandir et de s'épanouir pour devenir des adultes productifs et capables de s'élever.

Mais quand nous parlons de l'alimentation scolaire, nous voulons non seulement tenir compte des aspects liés à la nutrition et à la sécurité alimentaire, mais aussi garantir des débouchés aux agriculteurs locaux (...) en s'assurant par exemple que les cantines ne s'approvisionnent pas en importations ou auprès d'un système centralisé très éloigné.

Il est aussi important de veiller à ce que l'alimentation scolaire soit produite de façon durable, en s'adaptant au changement climatique et en limitant son impact environnemental. »

AFP : Comment s'assurer que l'alimentation scolaire est produite localement ?

Gerardine Mukeshimana : « La localisation de l'approvisionnement alimentaire est devenue une problématique importante dans les pays en développement, surtout depuis qu'avec le Covid, nous avons compris qu'il n'était pas facile de se fournir en produits lointains (...). Les systèmes d'approvisionnement peuvent par exemple autoriser les écoles à se fournir directement auprès des agriculteurs de leur communauté.

Dans les communautés rurales des régions isolées, je peux de toute façon vous garantir qu'il n'est pas si bon marché d'importer ou de s'approvisionner auprès d'entités centralisées éloignées parce que nous devons aussi prendre en compte des défis comme le transport, etc. »

AFP : Qu'attendez-vous de la réunion de la Coalition pour l'alimentation scolaire ?

Gerardine Mukeshimana : « Ce sera un moyen de sensibiliser à l'alimentation scolaire, d'encourager les pays à l'intégrer dans les programmes de développement, mais aussi d'inciter les partenaires à s'engager à fournir davantage de ressources pour faire avancer cette thématique.

Le Fida soutient actuellement 19 activités liées à la nutrition dans les écoles dans 18 pays qui incluent du soutien à la production locale, de l'éducation à la nutrition et de l'aide à la mise en place de potagers dans les écoles. Au vu de l'importance de l'alimentation scolaire, nous voulons les étendre à d'autres pays. »

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